dimanche 19 juillet 2015

Des défunts

J’écris sans pouvoir m’arrêter — et pourquoi s’arrêter?
Pourquoi espérer redoubler d’ardeur
de fantaisie
de pénétration subjective

Si le bonheur s’écrit, réalisons vite que ce sera dans une langue morte
Au reste, que faire lorsque s’absente l’écriture
Comme une mer rectiligne, une frondaison de glaise
La musique insiste, il faut la jouer, la produire, l’éjaculer
pour qu'elle se reproduise
Il faut l’entendre, la mouvoir, la faire jouir, la pétrir d'un amour opiniâtre
Les fleurs les plus insistantes sont les seules à vouloir notre vouloir
Inutile de chercher plus loin, la joie provient de cette fragile once de lumière
qu’il faut pour en produire des milliers
Il faut s’éloigner à l’extrême du centre de notre être

pour toucher à la magie du devenir enfin quelqu’un
Le prénom que l’on nous a donné est un pays en chantier
Chantier d’hibernation avant la naissance
Il n’y a point de défunts dans l’écriture
Points de défunts dans les mensonges

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