vendredi 10 juillet 2015

Traduire

J'ai passé la journée dans les mots de deux auteurs, le premier à la voix claire et précise, l'autre assurément moins fluide. Il y a quelque chose de fascinant à s'immiscer dans la langue d'un autre, même si on connaît assez bien le sujet dont il est question (les premières notes de pochette d'album que j'ai été traduites avaient été rédigées pour une nouvelle intégrale des œuvres pour piano de Ravel).

Quelques paragraphes sont toujours nécessaires pour se faire à la voix, aux couleurs, aux tics. Après, on se fond naturellement dans le sillage de l'auteur ou on se retrouve dans des méandres presque malgré soi. Une différence essentielle entre suivre quelqu'un les yeux fermés, même si on ne sait pas ce que nous rencontrerons (choix d'adjectifs, tournures de phrases particulières), et le suivre plus ou moins à contrecœur.

Périple en deux temps (en matinée, en après-midi), qui me laisse avec une impression de dépersonnalisation. Près de cinq mille mots qui ne sont pas tout à fait les miens.

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