vendredi 3 juillet 2015

Voir le beau

J'étais dans le vestiaire après le cours de zumba, en train de ranger chaussettes et souliers dans mon sac. Quelques femmes d'un âge certain qui avaient l'air de sortir d'un cours d'aquagym papotaient. Une venait semble-t-il de raconter une de ces histoires familiales inspirantes. Une femme dotée d'une volonté de fer qui avait permis à ses enfants de... peut-être bien de survivre aux horreurs des camps de concentration. (Je n'ai entendu que la dernière phrase de l'exposé.) Un léger silence et puis une a avancé: « Plutôt que de lire des nouvelles déprimantes, il faudrait publier un journal constitué uniquement de bonnes nouvelles. » 

À défaut d'être viable monétairement, l'idée est séduisante, il faut l'admettre. Oui, c'est vrai, le monde est peuplé de beaucoup trop d'incompétents, mais surtout de gens dépourvus de curiosité. Pourtant, il y a tous ces autres, ceux qui vous sourient sur la rue sans raison, qui tiennent la porte pour vous quand vous entrez dans le métro, qui attendent une réponse autre que « Ça va, toi? » quand ils vous demandent de vos nouvelles. Aucun besoin d'échanger sur la littérature, la musique, les arts en général. Juste une écoute, une sensibilité, un intérêt réel. Un geste si simple et si compliqué à la fois...

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