J'ai décidé de boycotter les impondérables, de fuir dans la musique (une heure et quelque de Bach, malgré le manque de tendresse évident de Wolfie à mon égard), dans les livres. Un moment presque suspendu passé avec le
Journal de Julie Delporte, un roman graphique qui raconte la convalescence d'une jeune femme après une rupture. Cela aurait pu - dû - être d'une banalité confondante. Après tout, y a-t-il rien de plus cliché que les peines d'amour des autres? Pourtant, non... Il y avait une finesse, une tendresse, dans le coup de crayon de couleur, quelque chose d'unique, d'inusité, qui offrait un autre éclairage sur cette histoire semblable à mille autres.
Je me suis demandé un instant si la catharsis ne devait pas venir d'un geste consciemment assumé: le choix du crayon, les mots (très peu au fond) qu'on y superpose, le son de la mine qui glisse sur la feuille de papier, la sensation de l'application de couleur sous le doigt, le papier collant que l'on coupe pour appliquer le fragment sur la page.
Retrouver le sens du toucher avant de retrouver le sens de la vie.
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