Mon horaire déborde si régulièrement qu'il n'y a rien que j'aime autant que de voler du temps au temps, tout en sachant parfaitement qu'il faudra que je lui remette. Appelons ça du rubato; on ralentit quelques heures, on accélérera plus tard. C'est encore mieux quand la vie oblige à la créativité, à réorganiser au fur et à mesure l'horaire.
J'avais un spectacle à couvrir hier au Festival Montréal Complètement Cirque. C, qui habite en banlieue de Boston, de passage pour quelques jours, aurait pu se balader autour du Théâtre de Quat' Sous, puis m'y retrouver ou encore s'asseoir une heure dans un café. Les vacances, ce peut aussi être de ne rien faire. J'ai décidé de jouer à la fée marraine et de diriger ses pas vers l'appartement de M, rejoint peu auparavant. Ils ne s'étaient jamais vus, ne se connaissaient que de nom, mais ayant deux langues en commun (trois si on compte la musique) et une certaine sensibilité, je me suis dit qu'ils pourraient passer quelques instants plaisants ensemble. La complicité entre les deux était palpable quand je suis arrivée sur les lieux. Je venais de prendre un message de JJ, croisé au spectacle, qui se demande où j'étais disparue. Je l'invite à nous rejoindre, il débarque quelques instants plus tard avec une bouteille de vin rouge et du chocolat.
La cuisine a rapidement embaumé le poivron et les asperges. Un plat, convivial et délicieux, serait déposé peu après sur la table en terrasse. Conversations à bâtons rompus dans trois langues différentes, rires, révélations, tendresse. Une volonté consciente de laisser l'instant nous saisir plutôt que de tenter de le saisir. La vie qui bat, tout simplement.
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