« Rebelle
irrécupérable, dissident sans complaisance, l’artiste doit demeurer un guerrier
de l’imaginaire. »
J'ai découvert hier soir, assise sur mon balcon pour contrer la chaleur, l'univers de Frankétienne. Jusqu'ici, un nom, connu certes, mais jamais apprivoisé. Dans Chaophonie, il écrit à son fils, Rodney Saint-Éloi, à la demande de celui-ci. Il parle d'Haïti, évoque quelques événement, laisse parler surtout son écriture surtout, qu'il élabore sur celle-ci consciemment ou pas. Le texte est en prose, interpelle ici et là le destinataire (si peu au fond), mais tout au long de la lecture, on a l'impression de lire un recueil de poésie, de faire nôtre les mots qu'il aime particulièrement, ceux qui lui viennent spontanément, qui résonnent, certaines contractions transmettant une autre couleur par leur amalgame.
Une leçon d'écriture d'une certaine façon, mais surtout d'honnêteté intellectuelle. Aucun faux-fuyant, aucune formule utilisée pour « faire joli ». Une conscience aiguë du temps qui passe, de la parole qui danse. Alors que les corps exultent ou suffoquent, qu'en est-il de cette parole, de ta parole?
« Je
garde la certitude que rien n’est plus salutaire que l’opacité poétique pour
exprimer la transcendance des grands mystères de ce monde. »
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