mercredi 5 août 2015

Des liens particuliers

Envie de profiter de cette pause décrochage pour revenir au cours des prochains jours sur quelques pièces pour piano qui occupent une place particulière dans mon cœur. Si j'associe le plus souvent des chansons pop à des personnes ou des événements précis (et en garde quelques-unes pour moi, comme Tainted Love et Rock the Casbah), pour la musique classique, ce n'est presque jamais le cas. Je pourrais tout au plus associer le Clair de lune de Debussy à mon ex-beau-père, décédé il y a plusieurs années, mais il n'est certes pas le seul à avoir voulu se l'approprier.

À tout seigneur tout honneur, je commencerai le périple avec le premier prélude et fugue du Clavier bien tempéré que j'aie travaillé, le quinzième du premier volume, alors que j'avais treize ans. Si j'ai appris rapidement le prélude, j'avais repoussé un peu à la dernière seconde le moment fatidique de mémoriser la fugue, à trois voix certes, mais tout de même d'une certaine ampleur. Je jouais le tout en concours la semaine suivante et je me souviens d'avoir passé un nombre important d'heures le weekend pascal de cette année-là au piano, concentrée - je n'avais plus trop le choix, il faut l'admettre. J'étudiais alors avec Sœur Marie Faucher, que j'adorais, et qui m'avait donné des leçons supplémentaires pendant les jours fériés, se cachant de ses collègues car elle aurait dû être en train de prier.

Étrangement, c'est peut-être le seul de ceux que j'ai travaillés en détail qui me revient toujours facilement, sur lequel je n'ai pas besoin de peiner. (Bach est si ingrat de ce côté-là; peu importe le nombre d'heures investies, il faut presque toujours reprendre le travail.) Encore ces jours-ci, il fait partie de ma routine (j'ai mémorisé de nouveau le prélude, surfe sur la fugue). Un petit parfum de nostalgie, mais surtout de joie, quand je le joue.

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