Ce n’est pas la première fois que je le mentionne, mon
habileté à écrire diminue lorsque je fais beaucoup de musique. En aparté, la semaine dernière, au bord de fragilités de toutes sortes, je songeais : si je n’avais pas la musique, j’aurais déjà
mis un terme à ma vie. Face au piano de Malcolm, mon colocataire, je réalisais
combien ces évidences boursouflaient dans mon coeur. La sensation que, s’il
n’eut été de la musique, une folie irréconciliable de ma réalité m’aurait
avalé. Chez moi, le piano est la représentation souveraine de la musique. Je puis
jouer de tous les instruments – comme le chant, ou la guitare, que je maîtrise
assez bien –, ceux-ci ne suffiraient pas à me sauver la vie, à faire de moi un élu,
divinisé, pleinement rescapé de la mort. C’est le piano, et lui seul, qui me donne ce sentiment de puissance infinie, de créations sans limite. Il est
rare pour un homme de reconnaître une telle grâce. Je suis béni, que Dieu le
sache.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire