mercredi 19 août 2015

X comme Xenakis

Une grêle de munitions lui a arraché la moitié de son visage. Vingt, trente, quarante ans après l'attentat, il se réveillerait en sursaut, avec l'impression d'entendre siffler les balles à ses oreilles, de se faire fouiller les entrailles par l'éclat aveuglant des faisceaux de reconnaissance.

Les photographes n'auraient plus droit qu'à son profil de statue grecque. Ceux qui écouteraient sa musique attentivement seuls auraient accès à cette face sombre, à cette volonté nichée au cœur même de son œuvre de vouloir transformer l'horreur en beauté, les ruines en architecture, la lumière en sons, l'éclat des balles en glissandi de cordes, en sons filés de vents. Il transformerait des lieux dévastés par l'homme en œuvres musicales, en messages porteurs d'espoir. Sans relâche, il sculpterait le son, les textures, pour nimber le monde de beauté, de projections, de questionnements, d'utopie.

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