Depuis que je sais lire, j'ai une tendance à tout avaler, de façon presque
goulue. Parfois, cela a été synonyme de lecture un peu trop rapide... Un ex m'en avait
d'ailleurs fait l'amer reproche jadis. J'avais dévoré L'écume
des jours de Vian un peu trop rapidement à son goût et il était convaincu
que j'étais passée à côté de quelque chose de sublime, que je n'avais pas
compris ce qui l'avait tant touché dans ces pages, que j'avais sciemment ignoré
sa sensibilité.
Lire très (trop) vite mène souvent à de savoureux contresens. « Filon » devient
ainsi « filou » (j'aime bien l'idée d'un filou d'or, j'imagine tout de suite un
minuscule lutin qui ausculte les entrailles terrestres avec sa pioche...ah bon,
pas vous?). « Piston » par contre devient « pistou », choix bien plus
appétissant (ou alors « fiston »?).
Un mot placé sur la porte d'une voisine m'a arrêté quelques instants, en fait les trois premiers mots d'un message manuscrit: « Armée du
salut ». Curieusement, je n'ai pas du tout pensé à l'évidence là-dessus
(l'organisation caritative). J'ai immédiatement lu la chose comme un exorde,
comme dans « Dieu est bon, je me sens armée du salut éternel ». Il existe peut-être un traitement pour cette étrange maladie (« mal-a-dit »?)
qui m'affecte...
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