« Le calligraphe consigne sa peau à son état d'épave vivante. La main vient mourir dans le geste du pinceau. Déterminée et absente. Alors, chaque fragment vient rejoindre sa maison et, de cette voix déposée, un voyage libre peut commencer. »
Serge Ouaknine, Le tao du tagueurBien avant que je ne te connaisse, je dessinais. Du pastel et de l'encre de Chine surtout. Le plaisir de sentir sous les doigts la craie de couleur, de travailler les aplats, de laisser le grain du papier établir un dialogue avec le corps dans le premier cas. La finalité du produit, le côté presque fatal du coup de plume, de pinceau dans le second.
Après avoir inscrit des citations dans les vitrines de Magog il y a quelques semaines, j'ai pris plaisir à me reconnecter avec le mouvement même de l'écriture, à réfléchir sur la forme de chaque lettre, à tremper le pinceau dans la peinture blanche, à retrouver cette calligraphie que l'ordinateur a rendu obsolète.
Et si, sur une période d'un an, je refaisais, jour après jour, le même cercle, à l'encre noire, sur une page de carnet? En apprendrais-je autant sur moi-même qu'en déposant ici quelques lignes?
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