Tu évoquais la nuit comme étant étant naturellement associée à la musique et à la littérature. Je ne sais pas. Je n'écris jamais de nuit - sauf des fragments incomplets dans ma tête, dont je ne me souviens généralement pas le matin venu -, mais je pense que, si elle n'est pas complice de l'écriture dans mon cas (j'ai toujours été plus efficace le matin avec les mots, en après-midi avec la musique), la nuit peut se révéler un formidable incubateur.
C'est là que les peurs se déposent, nous envahissent, se révoltent, nous empêchant de les fuir. Combien de fois ai-je réussi à nier la toxicité d'un être pendant la journée pour qu'elle me soit révélée de façon non équivoque dans le rêve ou l'insomnie? On a parfois l'impression d'un corps-à-corps épuisant quand on se réveille, à d'autres moments d'avoir réussi à se défaire de certains nœuds intérieurs, que la lumière du jour jette un éclairage autre sur nos angoisses, nos doutes, nos gestes créateurs avortés.
Dans le silence d'une maison calme, avant que l'on ne cède à cette souvent inutile course vers l'avant, il faut prendre le temps de voir la rosée des songes se dissiper dans la sécheresse de la réalité, autant d'ailes de fées qu'il faut caresser du doigt une dernière fois avant qu'elles ne nous échappent.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire