Oui, sans aucun doute y a-t-il quelque chose d'ostensible dans les tatouages. Une façon de se démarquer de la masse, diront certains. Une mode, affirmeront les autres. Les seuls qui ont jamais orné ma peau étaient au henné, toujours sur la cheville droite (en lien avec le cœur?), pour le plaisir de voir une dessin prendre vie de façon progressive (puisque l'on doit attendre que la couche de pâte sèche pour que le motif apparaisse), puis disparaître au fil des jours, presque subrepticement. Métaphore sur le passage du temps, peut-être.
Et si les gens au fond se faisaient tatouer pour dissimuler leurs cicatrices, pas tant celles qu'ils portent à même la peau (tu sais combien j'ai une belle collection de celles-ci, avec ma maladresse légendaire) que celles sous la surface? Celles qui les différencient au fond de leur voisin, qui les rend irrévocablement uniques.
Tu sais combien j'aime tenter d'approcher de la ligne de faille d'un être, qu'il soit un artiste que j'interviewe ou une personne que je fréquente sur une base plus régulière. Peut-être est-ce parce que j'ai passé de trop longues années à dissimuler mes blessures, à nier leur importance quand vient le moment de retracer - définir me semble un terme beaucoup trop catégorique ici - un chemin de vie.
Apprendre à nommer ces écorchures permet au fond de les apprivoiser, mieux de les porter avec la fierté de celui qui comprend qu'elles valent bien mieux que toutes les cartes de Tendre.
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