lundi 25 mai 2015

Le retour de passés concertants

Ma très chère Elle, 

Un bref retour à ton magnifique billet Souvenir, mis en ligne il y a quelques jours, billet dans lequel tu relates cette inoubliable soirée de radio-concert avec le pianiste Guillaume Martineau. Au printemps 2009, lui et moi montions sur les planches des Jeunesses musicales pour l'enregistrement public de notre émission radiophonique La Schubertiade des temps modernes (diffusée chaque dimanche à 22 h sur CIBL Radio-Montréal 101,5 FM). J'officiais à titre de conteur, accompagné de Guillaume au piano, avec pour seule balise notre faculté d'improviser. Tu as été saisie par la moue de mon père, cet homme profondément latino-américain, encore si fier de son pays natal le Chili, et ce bien qu'on ait immigré en 1976. Lui-même excellent conteur et orateur, mon père en était à sa première expérience de nos radio-concerts en direct. Le conte que j'inventais à mesure avait captivé les gens, est-ce parce qu'il relate une parcelle de la vie de tout un chacun? : un homme et une femme se rencontrent, leur amour semble impossible, jusqu'à ce que la musique, plus précisément le piano, véritable incarnation de la liberté, les réunisse devant l'éternel. Ton billet m'a fait revivre des moments d'une joie pure, et j'ai compris pour une énième fois   que le don — se donner — est essentiel pour s'affranchir du passé. 

Sur ce point, celui de l'affranchissement, une phrase, une seule, m'éclaire comme un phare mirobolant, celle d'André Gide dans Les Nourritures terrestres : « Tout ce que tu ne sais pas donner te possède. » Si j'avais une phrase à me faire tatouer sur l'avant-bras gauche...  




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