Un prolongement, un écho aux propos des derniers billets sur la musique. Il faudra que je réhabilite les mots demain sans doute, mais en attendant, je m'incline devant Oscar Wilde, une fois de plus.
« La musique lui faisait cet effet. Elle l'avait maintes fois troublé. Mais la musique n'est pas articulée comme les mots. Ce qu'elle crée en nous, ce n'est pas un nouveau monde mais un autre chaos. Les mots! De simples mots! Comme ils étaient terribles, comme ils étaient clairs, acérés et cruels! On ne pouvait leur échapper. Quel subtil sortilège pourtant que le leur. Comme s'ils étaient capables de donner une forme plastique à des choses informes et d'avoir leur musique propre, aussi douce que celle de la viole ou du luth. De simples mots! Existait-il quelque chose d'aussi réel? »
Oscar Wilde, Le portrait de Dorian Gray
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