mardi 16 juin 2015

Accepter la critique

Pourquoi certains sont-ils capables de se servir de la critique pour aller plus loin et d'autres la perçoivent-ils comme une attaque personnelle? Comment quelqu'un peut-il choisir de se blinder dans ses convictions - par rapport à un texte, un spectacle, une décision - quand il a spécifiquement demandé l'avis d'un d'autre? Quand on a tendu la main vers le lecteur, le spectateur, l'ami, pensait-on vraiment à ce moment-là que l'on pourrait tout entendre puis réaliser trop tard que notre égo était trop fragile pour être malmené? Jusqu'où le critique, l'ami, peut-il aller dans la franchise dans de telles conditions? Comment deviner à qui l'on a affaire?

Au cours de la même semaine, deux échos entièrement différents. Dans un cas, toutes les écoutilles ont été fermées d'un seul et même geste vigoureux, avec insulte à peine dissimulée à la clé et invocation à ton premier saint littéraire en prime. Dans l'autre, j'ai été témoin de ce que la critique constructive peut générer. Pourtant, dans la première situation, j'ai été diplomate, dans le second frontale.(On peut se le permettre avec les vrais amis.) Quelques semaines ont passé entre le premier et dernier jets du projet de guérison, de cicatrisation sur lequel S planche depuis des mois. Rien à voir entre les deux. Un geste véritablement artistique a pris forme, qui a transformé son auteure, mais aussi celui ou celle qui sait le recevoir les yeux et le cœur ouverts.

Pourquoi cette peur se tapit-elle au creux de trop d'entre nous?

4 commentaires:

  1. Tout est question de moment, non ? Je crois qu'il faut être prêt pour recevoir. Ceci est vrai qu'il s'agisse d'amour, de critique, d'échanges quels qu'ils soient.

    Si je prends mon cas et mes très modestes essais artisanaux, je reçois généralement mal la critique dans l'heure qui suit la fin de la production d'une pièce. Il faut que j'attende un peu et ensuite, je suis prête à tout entendre et s'il le faut à tout remettre en question et même à reprendre depuis zéro. Mais, dans l'heure qui suit, comme on dit, « je ne suis pas parlable » ! ;-)

    Peut-être est-ce différent pour d'autres, mais je crois sincèrement qu'il est ici question de choisir le moment.

    En autant que l'instant soit propice, je crois qu'il n'y a plus de limites, tout peut être dit et si l'amitié est véritable, tout DOIT être dit.

    Seuls sont à bannir les « j'aime/j'aime pas » sans autre forme de procès. Ceux-ci sont parfaits pour FB où ils doivent demeurer selon moi. ;-)

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  2. Tu as peut-être là une piste de réponse... mais alors, une semaine après, la personne devrait selon ta théorie être capable d'entendre - de prendre - la critique. Ce n'est malheureusement pas toujours - souvent - le cas.

    Il y a pourtant quelque chose à extraire de chaque critique et, si utilisée correctement, elle nous permet de nous questionner, puis d'avancer.

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    1. Peut-être que certaines personnes ne seront aussi JAMAIS capables de recevoir des critiques... leur insécurité étant trop grande ou leur ego trop envahissant ou... pour d'autres raisons encore. Il en existe des gens comme ça. Lorsque j'en rencontre, je me demande toujours s'ils jouent, mais en fait... non ! Aïe, aïe, aïe.

      Ils passent assurément à côté de bien des enrichissements.

      Parfois, j'entends des gens commencer leur phrase par « Si tu veux mon avis... » Il y a peut-être là un moyen de laisser à la personne la possibilité de dire NON, mais la saisira-t-elle ?

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    2. En effet, ils se privent d'un enrichissement, même si au départ parfois douloureux.

      Osera-t-on jamais arrêter d'un geste ces « Si tu veux mon avis... »? Il le faudrait peut-être, certains jours où l'on se sent plus fragile...

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