Je repense à quelques lectures récentes et anciennes, excellentes ou
magistrales, celles qui ont alimenté en moi des sentiments de perturbation, de désordre
ou d’ivresse. En voici une plutôt mémorable, La chair du temps de Belinda Cannone, journal intime relatant les conséquences
du vol des cahiers, journaux et manuscrits de l’auteure, résultat de 25 années d’écriture.
Journal de la perte et du deuil s’il en est un, ce livre m’amena à découvrir l'écrivaine excellente qu'est Cannone. Il y a quelques jours à la bibliothèque de mon quartier, sur
une étagère remplie de livres élagués, je trouve un de ses romans, que j'achète au prix
dérisoire de 1 $. J’arrive à la maison, lis d’un trait la première page,
qui me plaît immédiatement et me donne envie de lire toute son oeuvre. Il est
saisissant de franchise et de sensualité, ce style tout à fait féminin — et pourtant viril —, qui envoûte justement parce qu’il est absolument franc. Pendant ma lecture, sourd
un nuage gris : la honte, oui, la honte de ne compter aucun écrivain dont j'aie lu toute l'oeuvre.
Dany Laferrière déclarant (je cite de mémoire) : « Je ne lis pas de livres, je lis un
écrivain. »
Chère Elle, y-a-t-il des écrivains dont tu aies lu toute l’oeuvre?
Est-il nécessaire selon toi d’avoir lu tous les livres d’un auteur pour bien le
connaître, pour le faire tien?
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