J’ai besoin de
partager ici mes impressions des séances d’écriture sur cette page. Au fil de nos billets,
je réalise que le principe même de notre échange – ping-pong haletant, il va sans
dire – repose essentiellement sur le fait que nous sommes incapables de rester plus de deux jours sans écrire (ici ou ailleurs, sur papier ou à l'ordinateur). En ce sens, notre dialogue, qui peut se rapprocher par moments du lien épistolaire, pour moi tient lieu de la
révélation continue. Celle de l’homme (qui prépare à dîner, va au café, texte
ses amis) et de l’artiste qui a besoin de solitude pour se retrouver, besoin absolument
corollaire à la nécessité d'être entouré socialement. Donner pour recevoir, c'est pourquoi plus on est généreux, plus on a
besoin des autres. Mais la révélation la plus grande demeure la
conscience indéfectible de ce que je suis prêt à sacrifier pour terminer ce que
j’ai commencé.
Au fil de nos billets,
je constate que ton écriture se transmue en douceur, empruntant aux voies
fragiles de la conscience pure une certaine mélancolie. Ma nature ivre aime à
reconnaître, comme un malade la pitié qu’inspire sa maladie, la cime la plus
triste d’un poème, l’accord le plus heureux d’une chanson. En tout temps, je
cherche des gloires irréversibles.
Cela dit, je
me demande ce que le mois de juin me réserve. Je n’arrive pas à
répondre pleinement à ses sollicitations. C’est ainsi que l’été me pose problème, depuis
toujours, parce qu’il m’est difficile de lui dire oui – par conséquent de
lui dire non. L’attente est l’état normal de l’amour, écrit Christian Bobin.
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