lundi 1 juin 2015

Des jours difficiles


Difficulté à rassembler mes idées en raison d’un spleen qui me secoue depuis vendredi soir. J’hésite à en consigner les détails ici, probablement parce que l’écriture tapuscrite, par opposition à l'écriture manuscrite, répond davantage aux considérations d'esthétique et de style qu'au simple désir de s'épancher? Dois-je également mentionner que j’ai dormi douze heures cette nuit, car j'en avais solidement besoin, et que mon cerveau pense et réagit plus lentement en ce moment.

Scène horrible au café. À la terrasse, un père mi-trentaine tient son bébé dans ses bras. Son latté rempli à raz-le-bord, il ballote le bambin, attend que la mère revienne. Elle arrive enfin, celle-ci s’assoit près du père, qui prend une gorgée, lorsque d'un geste inopiné il renverse le café sur le poupon. L’enfant veut s'arracher aux bras du paternel, la mère reprend aussitôt le bébé, dont les hurlements font sursauter la terrasse. La mère l'apporte à la salle de bain, le baigne d’eau froide. Le père reste, immobile, contre le mur, verse quelques larmes. Peut-être conjure-t-il à son dieu d’effacer sur la conscience de l'enfant toute trace de l’accident? Il  se dirige à la toilette, ouvre la porte, aperçoit l’enfant qui vocifère de plus belle. Il songe probablement : il vaut mieux ne pas avoir d’enfant. Dépité, il quitte le café, s’immobilise à l'angle de Saint-Viateur et Waverly, creuse le ciel du regard, éponge ses larmes sur la manche de sa chemise.

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