Je
rentre à la maison, retire les livres de mon sac, qui sont mes achats de la
journée. D'un geste gourd, je dépose les livres sur le lit, enlève les étiquettes de prix — ce n'est qu'à ce moment qu'ils sont miens.
Que
me vaut la phrase ci-dessus, écrite au pas d'orfèvre? Elle me vaut d'honorer le besoin d'exister avant de m'endormir. Quelques livres achetés,
donc, d'autres achetés la veille, et d'autres encore avant-hier. Quand est-ce qu'elle prendra fin, cette avidité pour les livres? En l'absence d'une femme,
les livres pulluleront dans ma vie. J'achète des livres à défaut de pouvoir bénéficier de l'affection soutenue d'une amoureuse. Un livre incarne une pensée, parfois une intention. Plusieurs livres un ensemble de celles-ci. Mes livres consolident une présence féminine absente – donc absolue.
Peut-être est-ce pour cette raison que mes ouvrages préférés parlent de
l'absence?
Cher Claudio,
RépondreEffacerUne question se pose dès lors : l'arrivée d'une présence féminine dans ta vie en fera-t-elle disparaître en (grande) partie les livres ?
Chère Marion,
EffacerNon. Il serait insensé qu'une femme dans ma vie prenne la place des livres, car ceux-ci me sont essentiels. La femme me découvrira mieux par le biais de mes livres. Lucie vise juste avec son commentaire, ci-bas. Si une femme fait disparaître les livres, c'est qu'ils n'ont jamais fait partie de ma vie, ce qui n'est pas immédiatement concevable pour moi.
Merci de nous lire joyeusement, régulièrement.
Claudio
Pas si la jolie demoiselle est littéraire... ;)
RépondreEffacerHi, hi, en effet ! ;-)
EffacerVoici donc, pour Claudio (et pour de nombreux autres aussi je crois), un critère à évaluer en priorité lors d'une rencontre.
Mais... j'y pense... n'est-ce pas ainsi que S. a entamé la conversation un jour dans le métro montréalais avec celle qui est devenue sa compagne depuis ?!?!
C'est une histoire que l'on raconte parfois en effet! ;)
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